Notre bonheur lacté aura duré 8 mois

Ce premier article sera donc un article tout en émotion. 


Car c'est le cœur serré et les larmes aux coins des yeux que je partage avec vous notre toute dernière tétée.

Les chutes de tension, l'épuisement dû aux nuits entrecoupées, au travail fatigant et ma perte de poids affolante ont eu raison de mon allaitement. Malgré tous mes efforts pour le maintenir, rien n'y a fait. Mon corps me dit "stop".




Je vis clairement cette situation comme un deuil, le deuil de cette période de fusion, de douceur, de caresses qui a été pour moi un réel prolongement de la grossesse.

Alors, je me réconforte comme je peux. Je me dis que j'ai pu faire 6 mois d'allaitement exclusif, ce qui était mon objectif premier. Et puis, j'ai continué jusqu'à ses 8 mois.
"8 mois c'est déjà bien". Je le sais. Mentalement, je le sais. Mais mon cœur me crie que c'est trop tôt. J'en voulais plus, j'avais besoin de plus. Je n'étais pas préparée à ce que ça prenne fin maintenant et surtout pas pour ces raisons là. J'aurai voulu que ce soit ma fille qui sente le moment où elle avait pris tout son soûl de lait maternel et qu'elle me fasse comprendre qu'elle avait envie d'autre chose. Lors de sa toute première tétée il y a 8 mois, j'étais loin d'imaginer que mon corps pouvait atteindre des limites jusqu'à me retrouver dans un état d'épuisement tel qu'un arrêt de travail a été nécessaire.

Cela fait maintenant une semaine qu'a eu lieu cette dernière tétée et chaque jour je m'efforce d'apprivoiser un peu plus cette nouveauté. J'apprends à retrouver la douceur de nos échanges avec un biberon et ma fille m'aide beaucoup en gardant ses petites habitudes : elle prend le biberon calée contre ma poitrine, elle me touche les cheveux, me caresse la main, le bras et elle me regarde intensément comme pour me dire : "ne t'inquiètes pas maman, c'est juste une nouvelle étape, ça va aller". Elle ressent, elle comprend et j'aime me dire qu'elle ne m'en veut pas d'avoir arrêté là.

C'est donc la fin de notre bonheur lacté, mais le début de bien d'autres bonheurs, j'en suis certaine.

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